Il en est de la musique comme des gens, certains vous accrochent au premier regard et vous lassent au bout de cinq minutes quand d'autres vers lesquels vos préjugés ne vous poussent pas à aller dévoilent au fil du temps une richesse insoupçonnée.
Il faut se donner la peine de rentrer dans le flow de Miki Grems (et de faire quand même un petit tri dans les chansons de l'album...) pour l'apprécier à sa juste valeur, mais attention, une fois sa démarche chaloupée inscrite au creux du lobe, il n'est pas près de vous lâcher. On vous aura prévenu, sa folie est communicative !
Et je ne résiste pas au plaisir de mettre la vidéo de Chat Con pour donner un avant-goût du personnage (rien que les dernières secondes valent le coup) :
...ou le cahier de vacances du boulimique. Ci-joint la liste non exhaustive des fournitures musicales à acheter pour passer la rentrée dans les meilleures conditions possibles :
Décidément passé maître dans l'art de traquenarder mes partenaires, je profite de la baisse de la vigilance post-première-bière-du-soir de Dr. Nical pour l'entraîner dans une idiotie de mon cru : aller fendre la dernière-née de la paroi du Duc, Ayahuasca.
Sur le papier tout a l'air bon : la ligne est à l'évidence majeure, je l'avais repérée en mai dernier en faisant un tour dans sa voisine Série Limitée, nous avons le topo en notre possession, les cotations annoncées semblent tout à fait à notre portée, de toutes façons Nico est une vraie machine et moi ben je me sens en super-canne en ce moment. Pour ne rien gâcher le nom est aguicheur, et résonne à nos oreilles comme porteur d'évocations hypnotiques délicieusement tentantes. En fait la seule question qui se pose à ce moment-là du match est : à quelle heure faut-il se lever pour rester à l'ombre tout du long et pouvoir concasser la belle de pied en cap?
Sauf que... Quelques éléments auraient d'ores et déjà dû nous mettre la puce au cérumen. D'une, il est déjà deux bières du soir (et oui on a eu le temps d'en reprendre une entretemps). De deux, la température ambiante à cette heure avancée refuse de tomber en-dessous des 30°C (à vue de nez). De trois, la séance de la journée au secteur Hulk ne dénotait pas vraiment d'une ulk-time (blague copyright nico odier) tenue de colos dans nos rangs, voire au contraire d'une surprenante capacité de celles-ci à mettre rapidement nos doigts dans un état de décrépitude avancée. Enfin, qui dit rocher neuf dit avant tout rocher sale, surtout que comme nous devions nous en rendre compte fort peu de gens sont suffisamment bêtes ou imbus de leur personne pour penser que le verdon est l'endroit idéal pour aller faire de la grande voie d'escalade de plusieurs longueurs soutenues en pleine canicule d'août.
Tous les éléments étaient donc réunis pour que nous nous fassions administrer une sévère correction, et effectivement nous la prîmes de pleine face. La 3e longueur (sur 10, ndlr) sonna le glas de nos ambitions d'enchaînement, d'escalade libre, et peut-être même d'escalade tout court. Dans un florilège de noms d'oiseaux, de jetés-sur-cades et de rallongement de pédales-mais-c'est-pas-possible-même-le-tire-clou-est-extrême-dans-ce-truc, nous recentrâmes nos volontés sur un objectif plus réaliste : sortir de cette mer*e au plus vite et aller baigner nos corps meurtris dans l'onde fraîche qui nous nargue depuis ce matin ! Ca c'est de l'éthique.
Escalades fissuresques dans le Val d'Orco, un séjour trop court rythmé par les (sous) performances et les blagues (vaseuses) de deux cuvettards.
Spéciale cacedédi au Nical Odier qui a déserté pour un temps le calcaire à trous (et les croix faciles) de Céüse pour venir se frotter au granit fissuré made in italy. Heureusement il avait emmené du chocolat! Trop "nique la france" le gars.
Direction le briançonnais, où je retrouve ce néo-prof de Stoff et réussis à le convaincre que la meilleure manière de se remettre à la grimpe après 3 mois d'abstinence est à l'évidence d'aller faire une des nombreuses ABO des Cerces, qui sont bien connues pour leurs cotations discount et leur caractère déroulant...
"Une des voies les plus difficiles des Cerces" dit le Cambon, qui comme d'habitude ne mâche pas ses mots quand il s'agit de la "Ôte difficulté", et n'hésite pas à parler de dalles "raides, voire surplombantes", ce qui nous fait doucement ricaner quand on lit le topo. Le lendemain, sortant l'ensemble de l'arsenal tant mental que technique pour venir à bout de pas très subjectivement évalués à 7a bloc dans des longueurs de 6c, nous fûmes néanmoins bien obligés de troquer nos sourires narquois pour de vilaines grimaces, et donner le point au Cambon. Pour cette fois.
Incursion en terres chamoniardes avec le TomTom et sa fidèle Mousse... Notre objectif est de pourfendre la mythique Sale Athée à l'Aiguille du Moine, une des "Plus Belles d'Europe" de Mr Petit! 350m de bonheur à tartiner sur de l'excellent granite orangé, et c'est chose faite. Enfin excellent... le moine a quand même jeté une bonne partie de sa soutane dans la Vallée Blanche juste sous notre nez! Il aurait pas fallu grimper plus à droite sous peine de passer l'arme à gauche...
Ceci est un message de l'office de promotion de l'escalade dans le bassin de la Charpoua : il faut y aller car a) le rocher est chouette b) y'en a plein c) le gardien et son refuge sont super chouettes d) en fait n'y allez pas, ça restera tranquille et ça c'est vraiment trop chouette.
C'est décidément la grande saison des come-back, et celui-ci nous arrive de Nouvelle Zélande, poussière portée à l'heur des vents stratosphériques pour finir sa course dans nos tympans ravis. Après le relativement décevant Solid Ground, on est bien contents de retrouver les Black Seeds au meilleur de leur groove pour ce nouvel album, Dust And Dirt. Voilà de quoi réchauffer un peu l'ambiance morose de ce début d'été...
Et je ne résiste pas au plaisir de ressasser leurs vieilles pousses :
Une bombe, une pépite, un bijou, une pure merveille, fabuliscinant, hallucineux, les superlatifs viennent à manquer quand on cherche à décrire la musique d' Alt J (Δ en raccourci clavier). On peut juste dire qu'ils débarquent avec un premier album en forme de tsunami, bien-nommé An Awesome Wave, que ça met une banane d'enfer, et qu'il faut vite écouter tout ça :
DIG!, c'est l'histoire croisée de deux poids lourds du rock indé de ces dernières années: les Brian Jonestown Massacre et les Dandy Warhols. Un peu les meilleurs ennemis de la mouvance psyché-rock "back to the 60s" chez ces mauvais junkies californiens, du pur "dis moi qui tu suis je te dirais qui je hais"... Bref le docu montre comment les géniaux BJM, trop défoncés pour se lever et signer un contrat ou faire un concert sans se mettre sur la gueule, se font progressivement enterrer par les Dandy-sounours, qui travaillent leur maquillage et mangent de la salade, et finissent par remplir les plus grandes scènes du monde.
Epilogue? Pas si sûr... 4 ans après la sortie du film, les deux groupes font leur come-back simultané, en balançant au même moment chacun un de leurs meilleurs albums : Aufheben pour les BJM et This Machine pour les Dandys. Qui de la carotte ou de la seringue aura le dernier mot? Voila quelques éléments pour se faire une opinion...